Votre vétérinaire vous recommande un test sanguin pour votre animal de compagnie et vous vous demandez à quoi ça sert réellement. Voici cinq situations courantes où ils sont fort utiles, accompagnées de leurs explications, qui peuvent vous aider à en évaluer la pertinence.
1. L’animal, jeune et en santé, se fera stériliser
Votre animal a atteint l’âge où il sera opéré pour ne pas pouvoir se reproduire (castration chez le mâle et ovariectomie chez la femelle). Votre médecin vétérinaire vous recommande ce qu’on appelle un bilan préanesthésique. Ce dernier sert à obtenir des valeurs de référence de base, spécifiques à votre animal. Tout le reste de sa vie, son bilan sanguin sera comparé aux valeurs de base de son premier bilan sanguin. Ce test sert aussi à évaluer la condition des reins, du foie et d’autres organes de votre animal. Plusieurs maladies héréditaires ou congénitales sont silencieuses et ne peuvent pas être détectées autrement. Finalement, les résultats serviront à orienter l’anesthésie générale et à choisir les produits les plus sécuritaires pour votre animal. Il existe des dizaines de protocoles anesthésiques, et aucun n’est approprié pour tous les patients.
2. L’animal vomit
Les vomissements constituent un symptôme de plusieurs maladies. Ils peuvent notamment être causés par une gastro-entérite d’origine virale, bactérienne ou parasitaire. Ils peuvent aussi être associés à une indigestion (après que l’animal eut mangé des ordures, par exemple) ou à un corps étranger ingéré, tel un jouet, qui bloque le système digestif. Il peut aussi s’agir d’un problème des organes internes. Le pancréas est souvent malade, et un test sanguin spécifique permet de l’évaluer. Les analyses sanguines permettent aussi de mieux évaluer l’état d’hydratation d’un patient, voir s’il saigne de l’intérieur, vérifier s’il combat une infection, etc.
3. Un test sanguin annuel est demandé afin d’obtenir la prévention de parasites (pour les chiens)
Même si l’animal a été protégé l’année précédente, il faut savoir qu’aucune protection ne fonctionne à 100%. Donc, il est bien de vérifier que le chien n’est porteur ni du ver du cœur ni de maladies transmises par les tiques avant de recommencer à lui donner mensuellement sa prévention. Il ne faut pas oublier qu’on découvre encore beaucoup de choses sur les tiques et que certaines espèces auparavant absentes du Québec s’installent confortablement et durablement dans notre belle province. Aussi, les coyotes, de plus en plus présents en ville, sont de grands réservoirs pour la maladie du ver du cœur, transmise par les moustiques qui piquent aussi bien le coyote dans le petit boisé que Max attaché sur la terrasse. Enfin, de plus en plus de gens voyagent avec leurs animaux ou adoptent des chiens provenant des États-Unis, et le ver du cœur est pratiquement partout dans les endroits plus chauds. C’est ainsi que, même si on protège nos chiens depuis des années pour le ver du cœur, nous n’arrivons pas à éradiquer la maladie.
4. L’animal est âgé
Comme le médecin de famille pour l’humain qui prend de l’âge, les vétérinaires recommandent un bilan de santé complet en même temps que l’examen annuel de leurs patients gériatriques. Ce bilan sanguin sert à découvrir les maladies alors qu’on peut encore en ralentir l’évolution et garder nos patients dans un état confortable bien plus longtemps. Pour plusieurs maladies, les signes cliniques arrivent bien après que la maladie a commencé à s’installer. En prenant celle-ci au tout début, des changements simples, comme le choix de nourriture conçue spécifiquement pour la condition, peuvent changer le cours de l’évolution d’une maladie chronique.
5. Un suivi est demandé en cas de maladie chronique
Plusieurs doses de médicaments sont ajustées en fonction des résultats de tests sanguins. Je pense entre autres à l’hyperthyroïdie, fréquente chez les vieux chats. Il n’existe pas de dose universelle de médicaments ; chaque animal répond à sa façon à la médication, et c’est en contrôlant l’hormone thyroïdienne que le chat produit naturellement qu’on peut savoir si le médicament fait bien son travail ou si la dose soit être ajustée. Il en est de même pour certains anticonvulsifs. On cherche à obtenir la dose optimale pour contrôler les convulsions, en limitant les effets secondaires : ce sont les tests sanguins qui nous permettent d’y arriver.
En résumé, les tests sanguins sont utiles pour une foule de conditions, et sont même souvent indispensables. Je vous invite à bien les comprendre et à discuter des résultats avec votre médecin vétérinaire. Lorsque ce dernier et le client travaillent en équipe, c’est le patient qui en bénéficie le plus. Longue vie à vos animaux chéris !
Paru dans La Semaine du 17 juillet 2020. Pour plus d’informations, visitez le site du 7 jours