Pâques est souvent synonyme de chocolat. Mais depuis quelques années, c’est aussi le moment privilégié des adoptions de lapins et de poussins faites sur un coup de cœur ou de tête. Malheureusement, le lapin n’est pas fait pour vivre dans une petite cage. Et le mignon petit poussin grandira rapidement, deviendra moins attrayant et demandera énormément de soins. Avant d’adopter un poussin ou un lapin, il faut donc bien réfléchir.
La demande de lapereaux est tellement forte durant Pâques que beaucoup seront sevrés trop jeunes simplement pour répondre au désir pressant de la population. Parce que bien sûr, plus le lapin est petit, plus il est mignon. Mais que fait-on de ses besoins essentiels ? On constate sur le terrain qu’un sevrage précoce conduit souvent à des problèmes comportementaux.
Résultat : de nombreux lapins sont abandonnés dans les refuges avant même d’avoir atteint l’âge d’un an. Une vraie tragédie.
Un lapin vit en moyenne une dizaine d’années. Sa durée d’adoption se compare donc à celle d’un chat ou d’un chien. Avant d’en adopter un, mieux vaut en être conscient. Dix ans d’adoption signifie dix ans de responsabilités et de coûts. Parce que, comme pour tous les animaux, adopter, c’est pour la vie.
Voici donc quelques questions à se poser avant d’adopter un lapin (Oryctolagus cuniculus) :
- Choix de l’endroit : refuge, SPA, éleveur éthique.
- Choix de l’âge : lapereaux vs lapin adulte dont on évaluera le caractère.
- Choix du sexe : la femelle nécessite une stérilisation, car elle est prédisposée aux tumeurs utérines alors que le mâle est plus territorial s’il n’est pas stérilisé.
- Choix de la race : dépendamment de leur race, certains lapins deviennent plus gros en grandissant.
- Superficie disponible pour le garder : la cage devrait être considérée comme une simple « chambre à coucher ». Il n’est pas recommandé de laisser un lapin en cage en tout temps, c’est un mythe. Il devrait pouvoir se déplacer pour faire de l’exercice et être stimulé. Un enclos peut même lui être offert lorsque vous êtes absent ou que vous ne pouvez pas le surveiller.
- Alimentation : le foin fait partie intégrante de son alimentation. C’est l’aliment le plus important. La moulée ne devrait représenter que 15 à 18 % de sa nourriture. De plus, certains légumes sont à éviter, car ils sont toxiques.
- Entretien : taille des griffes, brossage du pelage, visite régulière chez le vétérinaire pour le limage des dents qui poussent en continu chez cette espèce.
- Éducation : vous devrez apprendre à votre lapin à faire ses besoins dans une litière, à ne pas gruger les fils électriques ni les pattes des chaises. Vous devrez également le stimuler avec des jouets bons à gruger et lui donner la possibilité de gratter, creuser et se cacher.
- Budget vétérinaire : Comme pour tout animal, vous devez prévoir un budget afin de lui procurer les soins nécessaires en cas de problème (stase digestive, fracture, infection respiratoire…) ainsi que les examens et procédures de routine (stérilisation, entretien des dents, vermifugation…). Comme peu de vétérinaires prennent les lapins, il est important de vérifier les possibilités dans votre région avant d’adopter.
Comme on vient de le voir, adopter un lapin ou un poussin engendre des responsabilités et des coûts. Vous devez donc vous poser toutes ces questions AVANT d’adopter une petite boule de poils ou de plumes (les mêmes questions s’appliquent au poussin). N’oubliez jamais que vous avez un être vivant entre les mains qui a des besoins spécifiques. Et pour tout animal, l’adoption, c’est pour la vie, avec les responsabilités qui en découlent !
Elle signe ce texte
Dre Véronique Miller est vétérinaire à Lévis.
Sources :
- Notes de cours exotiques FMV