Vers ronds, vers du cœur, vers plats, vers à crochets, vers à fouets… Chaque espèce de parasite interne possède son propre cycle de vie et ses facteurs de risques pour nos animaux de compagnie. Malheureusement, certaines d’entre elles peuvent causer des maladies graves chez les animaux et chez l’être humain. Dans cet article, nous nous pencherons plus particulièrement sur un vers plat : l’Echinococcus multilocularis. Ce parasite étant une zoonose, il peut se transmettre à l’homme et constitue alors un véritable danger.
Vers plats et Echinococcus
Comme leur nom l’indique, les vers plats ont une apparence plutôt plate et un corps formé de petits segments contenant des œufs. Alors que certaines espèces peuvent être très longues (les ténias atteignent parfois plusieurs mètres), l’Echinococcus mesure à peine un centimètre.
Plusieurs espèces d’Echinococcus peuvent parasiter les canidés, mais au Canada, c’est l’Echinococcus multilocularis qui est le plus courant.
Un cycle de vie évolutif
On dit que les parasites ont des cycles de vie, car ils passent par plusieurs stades (œuf, larves, adulte) au cours desquels ils trouvent divers hôtes pour se loger. L’hôte définitif désigne l’espèce animale porteuse du vers adulte dans ses intestins, dont les selles transmettront les œufs du parasite. L’hôte intermédiaire, une espèce distincte de l’hôte définitif, consommera quant à lui ces œufs et sera porteur d’un autre stade infectieux du parasite. L’hôte définitif sera à son tour infecté en consommant l’hôte intermédiaire, et le cycle de vie continuera ainsi.
Pour l’Echinococcus multilocularis, ce sont les petits rongeurs comme les campagnols, les souris et les lemmings qui servent d’hôtes intermédiaires. En consommant les œufs du parasite présents dans l’environnement, ces animaux développent des kystes dans leurs organes. Les canidés, notamment le coyote, le renard et le loup, et plus rarement le chien, sont des hôtes définitifs (les chats domestiques également, même si c’est plus rare). Ils s’infectent en mangeant un petit rongeur infecté par des kystes. Les vers plats se développent alors dans leurs intestins, et les œufs sont relâchés dans leurs selles.
Pourquoi cette infection est-elle inquiétante ?
Généralement, les canidés qui ont consommé des rongeurs ne démontrent pas de symptômes majeurs. Les problèmes surviennent lorsque les œufs infectieux sont ingérés par des chiens ou par des êtres humains. On parle alors d’un hôte intermédiaire accidentel : ce n’est pas un rongeur qui a mangé les œufs, mais une autre espèce. Les chiens comme les humains développent alors des kystes et peuvent être atteints d’une maladie grave : l’échinococcose alvéolaire. Les kystes, prenant souvent naissance dans le foie, peuvent devenir très larges chez l’humain, et, tout comme certaines tumeurs, envahir d’autres parties du corps (les poumons, le cerveau). Le danger est alors bien réel, car l’échinococcose est difficilement traitable et présente un taux de mortalité élevé.
L’Echinococcus multilocularis est endémique au nord du Canada et dans les prairies canadiennes, mais se propage progressivement en Ontario et au Québec depuis ces dernières années. Des chiens domestiques et des canidés sauvages ont été déclarés porteurs de la maladie dans le sud de l’Ontario tandis qu’un enfant québécois a été testé positif en 2018. Le risque de contracter la maladie est encore bas au Canada, mais il est recommandé de prendre des précautions selon votre style de vie et la présence ou non de canidés sauvages dans votre environnement.
La prévention : un moyen efficace de lutter contre la propagation de la maladie
Tous les vermifuges ne préviennent pas tous les parasites. C’est pourquoi il est important de discuter des facteurs de risque avec votre médecin vétérinaire. Informez-le si vous avez des canidés sauvages près de chez vous, si vous voyagez avec votre chien, ou si celui-ci aime manger les petits rongeurs! Il vous prescrira un vermifuge approprié pour prévenir l’Echinococcus et tout autre parasite pour lequel votre chien est à risque.