Vous connaissez Coby, mon gros chien poilu qui n’a pas encore tout à fait 2 ans. Nous l’avons adopté du refuge de la Faculté de médecine vétérinaire de Saint-Hyacinthe. Il a eu une bonne famille avant nous. Ils l’ont bien socialisé, beaucoup aimé, ils en ont pris soin. En bref, Coby est un super chien, nous l’aimons beaucoup.
J’aime faire de la raquette avec Coby. Il est infatigable, contrairement à moi (rires). Lors des randonnées, Coby est souvent incommodé par les boules de neige et de glace qui se forment sous ses pattes, autour de ses poils interdigités. Il tente de s’en débarrasser en les grignotant et il s’irrite les pattes.
Je l’ai donc amené à l’hôpital vétérinaire où j’exerce (affilié avec Studio Chou, un salon de toilettage) pour lui faire raser ses poils de pattes. Il a donc passé une partie de la journée à l’hôpital vétérinaire de Montréal pendant que je travaillais et prenais soin d’autres patients.
Situation anxiogène
Mais voilà que Coby n’était pas bien et démontrait plusieurs signes d’anxiété: il jappait, haletait, refusait de s’intéresser au kong fourré de nourriture congelée, ignorait même le foie séché. Il était incapable de boire. Il restait en état de vigilance, ne se reposait pas du tout (Coby aime bien faire la sieste à la maison le matin). Dès qu’une assistante le sortait à l’extérieur, il ne faisait que s’asseoir devant ma voiture, espérant un retour à la maison. Vous imaginez son état de stress? En comparaison, c’est comme si j’avais été inquiète au point de ne pas être capable de goûter au plus délicieux des chocolats. Comme si je me sentais complètement menacée par un environnement très inquiétant. Je ne veux pas que mon chien (ni aucun de mes patients d’ailleurs) se sente ainsi. Les associations qu’on peut faire en état de stress peuvent être mauvaises. Je ne veux pas que Coby pense que l’établissement vétérinaire est menaçant. Je ne veux pas que Coby se dise que l’auto sert automatiquement à aller chez le vétérinaire. Je sais que l’anxiété peut être une condition qui empire si elle n’est pas adressée. Si Coby a besoin de traitement régulier un jour (il va vieillir lui aussi et il est de ces races de chiens susceptibles d’avoir entre autres de l’arthrose), je veux qu’il arrive confiant à l’hôpital. Toute la raison d’être de ma profession est de servir les animaux, je veux qu’ils se sentent bien avec nous.
Des solutions
Alors, ce que j’ai fait? J’ai donné un comprimé à Coby. Une médication qui à faible dose, réduit l’anxiété (à plus forte dose, ce même médicament provoque une légère sédation). Je recommande souvent cette médication aux patients qui vivent du stress en clinique. On la donne 1 à 2 heures avant l’événement stressant. Elle permet à l’animal d’éviter de vivre une grande anxiété et d’associer l’établissement vétérinaire à du stress. Elle lui permet de mieux vivre le moment. Deux heures après avoir reçu une petite dose du médicament, Coby a mangé son kong congelé en acceptant de se coucher. Il était alerte, mais il n’était plus en hypervigilance. J’étais contente. En arrivant à la maison, nous sommes allés faire une très grande promenade et… il n’a pas eu de neige qui s’est accumulée entre ses doigts de pattes! Tout est bien qui finit bien… Comme dans les contes pour enfants!