Si vous avez aimé l’histoire de Pavlova, publiée cet été, vous aimerez aussi à coup sûr celle de Coquine. Coquine fait en effet également partie de ces animaux qui ne sont a priori pas faciles à adopter. Pourtant, elle a trouvé sa famille pour la vie en février dernier. Et ce, grâce au programme d’adoption de l’Hôpital vétérinaire Du Nord !
Coquine est une douce et belle chatte adulte qui errait dans la rue lorsqu’on nous l’a amenée. Elle n’était pas micropucée et personne ne l’avait réclamée à la SPCA. Nous l’avons donc l’accueillie à l’Hôpital vétérinaire Du Nord.
Curieuse et bavarde, cette chatte a rapidement conquis le cœur de tout notre personnel. Toutefois, à cause de ses problèmes de santé (une insuffisance rénale entraînant à terme la perte du fonctionnement de ses reins), elle avait dû mal à attirer les adoptants. Son état ne l’empêchait pourtant pas de mener une vie heureuse. Elle avait simplement besoin de suivis réguliers chez le vétérinaire et d’une nourriture spéciale pour les reins.
Certaines personnes trouvaient ce type de responsabilité décourageante ou craignaient de la perdre trop rapidement, si bien que Coquine était souvent délaissée au profit d’autres chats offerts à l’adoption. D’autres posaient des questions à son sujet ou venaient la rencontrer, mais changeaient vite d’avis lorsque le sujet de son espérance de vie ou des frais de vétérinaire était abordé. C’était vraiment triste à voir, car cette chatte a tellement de qualités. Elle méritait un foyer comme n’importe quel autre chat.
Nous tenons à le dire ici, notre relation avec un animal ne devrait pas reposer sur de tels critères. Tout animal finira en effet un jour ou l’autre par tomber malade et aura besoin de soins vétérinaires. Lorsqu’il vieillira, nous devrons nécessairement lui accorder plus de temps et de soins. Cela fait partie de l’engagement que nous prenons en acceptant d’être sa famille pour la vie. C’est pourquoi, lorsque je discute d’adoptions humanitaires ou d’animaux âgés avec de potentiels adoptants, j’insiste toujours sur le fait que l’essentiel tient à la qualité du temps que nous passerons avec eux, et non aux nombres d’années qu’ils vivront.
Coquine, par exemple, possède un tempérament si doux qu’elle a égayé l’hôpital les neuf mois qu’elle a passés avec nous. Je suis heureuse d’avoir pu la rencontrer. Elle était toujours là pour nous accueillir le matin. Elle sautait chaque matin sur les genoux de celui qui était au bureau et venait s’y coucher. Elle était toujours tellement contente de faire partie de notre quotidien. En fait, je peux dire sans mentir qu’elle a fourni des séances de zoothérapie à ceux qui en avaient besoin dans notre équipe de travail ! Maintenant qu’elle a un foyer, elle égayera de la même manière la vie de sa nouvelle famille, peu importe le nombre d’années qu’elle vivra.
Il est important que des personnes soient prêtes à donner une chance à des animaux plus âgés ou ayant une santé plus précaire. Ceux-ci ont tant à offrir. La dame qui a choisi d’adopter Coquine est extraordinaire. Grâce à elle, Coquine a un nouveau frère canin qui s’appelle RJ qui lui tient compagnie toute la journée. Elle a aussi un lit bien douillet dans lequel elle peut se blottir tous les soirs.
La dame qui a adopté Coquine lui a ouvert son cœur en sachant qu’elle ne l’aurait peut-être pas aussi longtemps auprès d’elle que si elle avait adopté un chaton en bonne santé. Mais elle a choisi quand même de l’accueillir pour que celle-ci puisse vivre ses dernières années en toute sérénité. C’est un geste magnifique. Nous aurions tant besoin de plus de personnes comme cette femme !
Si vous, qui lisez cet article, avez déjà envisagé d’adopter un animal dans un refuge, n’ayez pas peur de donner une seconde chance à un chat plus âgé ou ayant des défis de santé comme Coquine. Vous ne le regretterez pas. Il vous aimera d’un amour inconditionnel tout le temps qu’il passera avec vous. Et vous verrez, ça fait tellement de bien !
Elles signent ce texte
Fatima Abed est technicienne en santé animale à l’Hôpital vétérinaire de Montréal. Christina Sourias est technicienne en santé animale à l’Hôpital vétérinaire du Nord.Photos : Valérie Prince