Vous pensez que votre chien fait une otite. Vous vous rendez donc chez le vétérinaire et celui-ci vous recommande d’effectuer une cytologie. Mais de quoi s’agit-il exactement ? Et pourquoi votre vétérinaire vous recommande-t-il de faire cet examen à chaque fois ?
La cytologie permet d’étudier les cellules et leurs anomalies en plus d’aider à identifier les micro-organismes et les pathogènes. Elle contribue ainsi au diagnostic des maladies. À la suite de cette identification, le vétérinaire peut ensuite plus facilement recommander un plan de traitement adéquat.
Cytologie d’oreille et de peau
La cytologie d’oreille et de peau consiste à aller chercher des sécrétions dans les oreilles ou sur la peau de l’animal à l’aide d’un coton-tige pour ensuite les étaler sur une lame de verre. Celle-ci est ensuite trempée dans une série de colorants spécifiques afin de colorer l’échantillon recueilli. Puis, la préparation, grossie entre 400 et 1000 fois, est méticuleusement observée au microscope. Le but :
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- Identifier la présence de micro-organismes tels que des bactéries, des levures ou des fungis (champignons).
- Identifier la présence de cellules inflammatoires, s’il y a infection par exemple.
- Quantifier leur nombre afin d’évaluer la sévérité de la situation et la corréler avec la présentation clinique de l’animal.
Très précieuse pour décider du traitement à mettre en place, la cytologie d’oreille et de peau est également utile pour évaluer l’efficacité de ce dernier.
Sachez qu’une cytologie se différencie d’une culture. Elle n’identifie pas la souche de bactérie ni la présence de résistance aux antibiotiques, mais permet de cibler le traitement. Par exemple, une otite à levures ou une dermatite (inflammation de la peau) à levures ne nécessite pas de traitement antibiotique contrairement à une dermatite bactérienne. La cytologie permet ainsi de limiter l’utilisation des antimicrobiens afin d’éviter le développement d’une résistance. À la place, d’autres soins sont proposés (bains, nettoyage, traitement topique ou oral, antibiotique ou antifongique).
Ainsi, même si l’examen de cytologie vous semble répétitif et sans intérêt, il est important de le faire chaque fois que votre chien a une otite afin de déterminer le traitement adéquat qui empêchera les récidives.
Frottis à l’huile et grattage cutané
Bien que légèrement différents, ces deux tests permettent d’identifier les parasites externes sur la peau (grattage) ou dans les oreilles (frottis à l’huile).
Frottis à l’huile :
L’échantillon est prélevé dans les oreilles, de la même façon qu’avec une cytologie. Toutefois, les sécrétions sont déposées sur une lame de verre sans être colorées. De l’huile est versée sur le dessus, puis le spécimen est observé à faible grossissement afin d’identifier l’intrus (les mites d’oreilles) qui s’agite généralement dans le « bain huileux ». En plus d’être rapide, ce test est indolore pour l’animal.
Grattage cutané :
La recherche de parasites (démodex, gale sarcoptique…) s’effectue par un grattage cutané. À l’aide d’une lame de bistouri émoussée, c’est-à-dire non coupante, la peau qui présente une rougeur ou une croûte est délicatement grattée afin de faire sortir le parasite vivant sur ou sous la peau puis l’attraper. Il faut toutefois gratter plusieurs sites pour avoir plus de chance de coincer le parasite et le mettre en évidence. Cet examen ne cause en général qu’un léger inconfort et est très bien supporté par l’animal. L’échantillon est observé de la même façon que le frottis à l’huile.
Cytologie de masse
Toute masse présente sur un animal devrait toujours être auscultée par votre vétérinaire. Bien qu’elle puisse parfois sembler inoffensive, elle peut en effet être maligne (cancéreuse). La très grande majorité des chiens ne présente aucun symptôme lorsqu’ils ont une masse.
Il est impossible de poser un diagnostic sans faire un test même si la masse ressemble à une verrue ou à un amas graisseux. Le premier test consiste généralement à effectuer une cytologie, aussi appelé « aspiration à l’aiguille ». Comme son nom l’indique, il consiste à aspirer les cellules à l’aide d’une aiguille que l’on introduit à plusieurs reprises dans la masse. Réalisé sans sédation, il permet d’évaluer le type de cellules et de déterminer si la masse est bénigne ou maligne. Dans 80 % des cas, un diagnostic précis peut ensuite être posé.
Mais attention, cette cytologie se distingue de la biopsie qui consiste à prélever un morceau de la masse. La biopsie peut être utile si la cytologie a révélé une masse maligne que l’on doit évaluer.
Ces différents types de cytologies sont les plus communément pratiquées chez le vétérinaire, mais il en existe d’autres variantes. Désormais, lorsque vous irez chez votre vétérinaire et qu’il vous proposera ce test, vous saurez de quoi il s’agit et pourquoi il est important de le faire!
Elle signe ce texte
Dre Véronique Miller est vétérinaire à Lévis.