Je ne veux pas droguer mon animal! C’est une phrase que j’entends souvent dans ma salle de consultation lorsqu’il est question de comportement. Bien des parents sont aussi contre ce genre de médication concernant leurs enfants, parfois à raison, parfois à tort.
Je vous partage ici ce qui est arrivé lorsque ma famille a décidé d’adopter un nouveau chat. Vous verrez que, dans notre situation, la médication s’est avérée être la seule option viable pour garder notre nouveau membre de la famille.
Touthankamon, c’est son vrai nom, ou Totter’s pour les intimes est arrivé chez moi en avril dernier. Un beau mâle Abyssin, c’est MA race, de 2 ans et demi qui venait rejoindre ma famille composée de mon mari et moi, un enfant de 10 ans, un pré-ado de 13 ans, de Cléopâtre (la mère de Totter’s) et de Wolsey, le chien de 11 ans.
Je connais bien les stratégies à utiliser et les trucs à mettre en place pour favoriser l’intégration harmonieuse de ce nouveau félin et nous avons appliqué le tout à la lettre. Au début, tout s’est bien passé.
Mais après quelques jours, on ne sait trop pourquoi exactement, la dynamique a changé et il s’est installé un climat désagréable dans la maison. À ce moment-là, Totter’s semble avoir peur du chien, mais sans plus. Puis on découvre un rideau imbibé d’urine… Totter’s reste adorable et cherche toujours la compagnie des enfants qui peuvent lui faire autant de câlins qu’ils le veulent.
Quelques jours passent et maintenant, il se mets à attaquer le chien…mais pas juste un peu ! Il se transforme littéralement en lion féroce. Il grogne, crache, hurle, court après le chien et lui saute dessus. C’est vraiment triste pour mon vieux Wolsey qui se demande bien qui est cet énergumène et pourquoi il l’attaque ainsi.
Je mets en place un diffuseur de phéromones et je donne à tout le monde des suppléments qui ont un effet anxiolytique. L’efficacité n’est pas au rendez-vous et cela ne suffit pas à ramener l’harmonie dans la maison. ☹
Wolsey se sauve le plus loin possible de Totter’s mais Totter’s se mets en tête de le traquer et par deux fois le fait saigner après une attaque plutôt intense… Ça ne va pas du tout, pas question que mon chien gériatrique vive avec la peur de se déplacer dans la maison! On trouve un autre pipi hors de la litière…
Conseil de famille : pas le choix de débuter de la médication sur notre nouveau compagnon. Tout le monde est d’accord et comprend que cela prend du temps pour que la médication agisse mais on espère tout de même un effet rapide car la situation est devenue invivable. Si cela ne se règle pas, il faudra trouver un autre foyer, sans chien, pour Totter’s mais tout le monde a le cœur gros juste à envisager cette situation.
Jour 1 de la médication : aucun effet
Jour 2 : aucun effet
Jour 3 : aucun effet…c’est normal
Jour 4 : on semble déjà voir une lueur d’espoir, Totter’s a vu le chien sans se mettre à l’attaquer, on jubile bien qu’on sache que ce n’est pas encore gagné
Jour 7 : ça va mieux, et on n’a pas trouvé d’autre urine dans des endroits inappropriés
Jour 10 : Wow ! Les deux sont passés proches l’un de l’autre et Totter’s n’a pas attaqué. Il a même senti le museau de Wolsey 😊
Jour 14 : Ça continue de bien aller ! Totter’s ne réagit plus quand il voit Wolsey et ce dernier ne semble pas lui tenir rigueur de son comportement antérieur.
Au moment d’écrire ces lignes, la bonne entente règne dans mon foyer. Chacun a pris sa place, entretient des relations cordiales et les pipis sont dans les litières ! Merci à la médication car sans elle, notre vie ne serait pas aussi belle !
Cette histoire est réelle et la médication a littéralement sauvé la situation. C’est la preuve que, même si on fait bien les choses, parfois, ça ne fonctionne pas…que même si on fait bien les choses, parfois, il faut savoir accepter un peu d’aide 😉.