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Rosalie a trouvé une famille!

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On dit souvent que les animaux passent dans nos vies pour nous apprendre quelque chose. J’aime y croire. En ce sens, Rosalie m’a appris que la résilience est quelque chose de beau, de grand, et qu’elle peut se trouver dans 5 livres de chien chétif au regard triste.

Famille d’accueil pour un refuge pendant 7 ans, l’histoire de Rosalie fait partie de celles qui resteront près de mon cœur pour toujours.

On est en septembre. Il y a un « dog show » sur la Rive-Nord. C’est là que j’ai rendez-vous avec une gentille éleveuse qui a accepté de transporter Rosalie de loin au Nord jusqu’à moi. Le refuge pour lequel ma famille et moi faisons du bénévolat a accepté de prendre Rosalie en charge. Ce qu’on sait d’elle à ce moment-là ? Que c’est un chien de type poméranien, qu’elle a été trouvée errante dans le nord du Québec et qu’elle a sans doute des problèmes de peau parce que son pelage est « plein de trous » ! C’est pas mal tout. « Veux-tu la prendre ? » m’avait demandé la directrice du refuge. J’avais dit oui.

On ne peut présumer de rien

Bien sûr, quand on nous remet un petit chien dont on ne connaît pas l’histoire, on peut se faire tous les scénarios de la terre sur sa vie d’avant. On ne savait rien de Rosalie, mais une chose est sûre, elle ne connaissait pas grand-chose du confort de la vie de famille quand elle est arrivée chez nous… Toujours prête à retourner se réfugier dans son petit transporteur, elle avait le poil des pattes épars et jaune, et pas du tout le pelage épais du poméranien. On avait du chemin à faire pour faire de Rosalie-pleine-de-trous, une petite chienne qui allait être prête à l’adoption !

Puis les semaines ont passé. Attachante, résiliente et mignonne comme tout, Rosalie se tricotait tranquillement dans mon cœur. Je disais souvent « si je pouvais, Rosalie ce serait mon chien ». Il y avait entre elle et moi, ce lien difficile à expliquer. Je lui donnais sa médication, des bains, je lui appliquais de la pommade. Elle prenait du mieux, elle me faisait confiance, on avançait ensemble vers la guérison du cœur et du corps.

L’adoption de Rosalie…

Puis il a fallu passer Rosalie à l’adoption. Ça me brisait le cœur. Ma famille était complète et évidemment, si Rosalie restait, il nous était impossible d’aider d’autres chiens à trouver une famille pour la vie. Mais qui allait bien vouloir adopter ma Rosinette, petite chienne aux besoins particuliers ? Après avoir lu plusieurs demandes d’adoption, je suis tombée sur celle de Louise. Elle venait de perdre l’un de ses deux poméraniens. Une petite chienne aux besoins particuliers qui avait reçu tous les meilleurs soins avant de perdre sa bataille contre la maladie. On a longuement discuté au téléphone. Rosalie avait enfin trouvé SA famille ! Le jour de l’adoption Louise est arrivé chez moi avec un petit collier rose auquel était pendue une médaille rose aussi, gravée du nom de Rosalie. Elle lui a enfilé le collier, ça m’a fait un pincement au cœur, mais je savais Rosalie entre bonnes mains. Rosalie est devenue la chienne de Louise ce jour-là. Elle l’est encore.

Dans l’année qui a suivi, j’ai perdu ma vieille compagne de 14 ans et j’ai entamé des démarches pour adopter Jasmine. Rosalie n’a jamais été ma chienne, autrement que par les liens du cœur, mais elle m’a permis de rencontrer mon petit chien parfait à moi.

Merci pour ça, belle Rosinette.

Elle signe ce texte

Marie-Claude Bonneau est Directrice générale des 7 établissements vétérinaires de Dre Lucie Hénault.