Triste histoire, mais on se rappellera que le 13 juin 2020, un avion en provenance de l’Ukraine avait atterri à l’aéroport Pearson de Toronto avec à son bord environ 500 bouledogues français, une race de chien très populaire au Canada. Trente-huit de ces chiots étaient morts à l’arrivée, d’autres étaient bien mal en point.
Je souligne au trait rouge qu’on parle ici de 500 (500 !) bouledogues français… On ne parle donc pas ici de 2 ou 3 personnes qui auraient eu une portée de chiots dans leur cuisine avant de les mettre sur un avion…
Mais comment de tels débordements ont-ils été possibles ? Parce que jusque-là, pour importer des chiots il suffisait de :
- Demande un permis d’importation multiple sur lequel il n’était pas nécessaire de préciser un nombre.
- Les chiens pouvaient aussi transiter par un nombre X de pays avant d’arriver au Canada ou faire partie d’un lot qui était séparé avant d’entrer au Canada, par différentes frontières. En gros, il était presque impossible de retracer la « route » des chiots.
- Les chiens devaient avoir été vus par un vétérinaire avant de quitter leur pays d’origine et avoir été vaccinés (rage, parvo maladie de Carré, l’hépatite, le virus parainfluenza au plus tôt à l’âge de 6 semaines). C’est tout.
En établissement vétérinaire, j’ai donc vu des chiots arriver bien mal en point. Des chiots achetés de « brokers » qui sont arrivés déshydratés, pleins de parasites, beaucoup plus jeune que les indications sur leurs papiers et trop jeune pour voyager. Bref, des chiots qui au final, auront coûté très cher en soins, dès leur arrivée au pays. Et c’est sans compter qu’on ne sait pas du tout dans quelles conditions sont nés ces chiots ni dans quelles conditions vivent leurs parents.
Les nouvelles règles, en vigueur à partir du 15 mai, exigent désormais que :
- Le plus important à retenir c’est que chaque chien devra maintenant être muni de son propre permis d’importation unique. Si on revient à nos 500 bouledogues français, il aurait fallu 500 permis d’importation individuels pour les faire entrer au Canada…
- Les chiens doivent être vaccinés 28 jours avant leur exportation au Canada.
- Les importateurs sont tenus de fournir l’itinéraire emprunté depuis le pays d’origine jusqu’au poste frontalier terrestre ou aéroport, où ils doivent prévoir une inspection de l’ACIA.
- Pour le transport aérien, les importateurs doivent également disposer d’une installation de quarantaine post-importation préalablement approuvée par l’agence fédérale.
On ne le dira jamais assez, si vous désirez adopter un chiot, particulièrement en ce moment, soyez patient, posez des questions et exigez des réponses claires.
Pour (ré)écouter ma chronique sur le sujet, au micro de Geneviève Pettersen, c’est ici :