Elles ont un parcours brillant, exercent leur métier avec passion et rendent la pratique vétérinaire meilleure, chacune à leur façon. Chaque mois, découvrez une de ces femmes particulièrement inspirantes. Aujourd’hui, rencontre avec Dre Martine Jobin, vétérinaire, humaniste et survivante du cancer.
Martine, tu es maman de quatre enfants, vétérinaire et entrepreneure. À travers les années, comment as-tu fait pour concilier travail et famille ?
Mon conjoint, qui est aussi vétérinaire, est mon associé à L’Hôpital vétérinaire des Seigneuries à Boucherville. Nos enfants sont adultes aujourd’hui, mais lorsqu’ils étaient petits, le fait de travailler ensemble nous a beaucoup aidé. Si l’un devait s’absenter, l’autre prenait la relève. Nous formions une bonne équipe, tant sur le plan professionnel que personnel.
La profession vétérinaire t’a aussi permis de combler ton côté humaniste, comme lorsque tu es allée en mission bénévole en Haïti.
Quand j’ai appris que la Toronto Humane Society cherchait des vétérinaires francophones pour faire du bénévolat en Haïti, j’ai soumis ma candidature. Après le terrible tremblement de terre en 2010, la population était aux prises avec un problème de chiens errants, dont certains avaient la rage.
La santé des habitants était donc menacée !
Exactement ! Pour contrer la surpopulation animale, j’ai participé là-bas à la formation de vétérinaires haïtiens, notamment pour la stérilisation des femelles ainsi qu’à une campagne de vaccination pour contribuer à diminuer la propagation de la rage dans le nord du pays. Nous avions peu de moyens, c’était vraiment de la médecine de brousse, mais ça m’a permis de rencontrer des collègues brillants, passionnés et très débrouillards.
En 2012, alors que L’Hôpital vétérinaire des Seigneuries à Boucherville était sur le point de déménager dans de nouveaux locaux, ta vie a pris un tournant innatendu.
Exactement. Nous venions tout juste de faire l’acquisition d’une bâtisse, pour y installer notre clinique vétérinaire de rêve, quand j’ai reçu un diagnostic de cancer du sein. (Les émotions remontent et Martine prend une grande respiration avant de poursuivre). Le plus difficile a été de l’annoncer à mes enfants, mais j’ai la chance d’être entourée d’humains extraordinaires.
Tes proches t’ont aidé à passer au travers.
Effectivement, oui. Parallèlement à mon combat contre la maladie, j’ai poursuivi la gestion de notre clinique vétérinaire et supervisé le déménagement. Je suis active, pour ne pas dire hyperactive ! (rires) Rester en mouvement et très occupée, m’empêchait de focuser sur la maladie. Ça été une période difficile bien sûr mais ma famille et mes amis ont été un soutien extraordinaire. Je ne pourrais jamais les remercier assez.
Tu es maintenant en rémission depuis trois ans ! Que retiens-tu de cette épreuve ?
J’ai été témoin de magnifiques gestes de solidarité. Par exemple notre merveilleuse réceptionniste, Gabrielle, a participé au Défi Tête rasé pour amasser des fonds pour la recherche pour le cancer du sein. C’est en me voyant pour la première fois sans perruque à la clinique, qu’elle a eu cette idée. Ça m’a tellement touché! Plus que jamais, j’ai le goût de redonner à ma communauté, que ce soit via des levées de fonds pour lutter contre le cancer comme Le Relais pour la vie ou différentes formes de bénévolat en lien avec le bien-être animal. Maintenant que j’ai retrouvé la santé, rien ne peut m’arrêter! (rires)
À propos de… Martine Jobin est vétérinaire et copropriétaire de L’Hôpital vétérinaire des Seigneuries à Boucherville.