Depuis quelques jours, Minette, petite chatte de trois mois récemment adoptée, présente un écoulement abondant de l’œil. Gus, adorable braque français, semble avoir l’œil gauche plus fermé et rouge que l’œil droit depuis sa balade en forêt. Devant ce type d’affections oculaires, bien des propriétaires sont tentés de traiter eux-mêmes leur ami poilu au lieu de consulter le vétérinaire. Bien qu’elle parte d’une bonne intention, cette réaction est toutefois à éviter. Voici donc ce que vous devriez faire et ne pas faire pour aider votre ami à retrouver la santé.
À faire
01
Appeler votre vétérinaire. Selon les symptômes décrits, votre équipe vétérinaire vous dira si la situation est urgente. Un œil fermé qui présente un voile blanchâtre ou qui a subitement changé d’apparence est toujours inquiétant.
02
Utiliser un collier élisabéthain. Peu importe ce dont il souffre, si votre compagnon se frotte le visage et les yeux avec les pattes, il risque d’aggraver son cas. Si jamais vous avez à portée de main un collier élisabéthain, mettez-le autour de son cou. Ce sera le meilleur moyen d’éviter les complications.
03
Nettoyer l’œil et appliquer des larmes artificielles. Pour aider votre animal, vous pouvez lui nettoyer délicatement l’œil qui coule ou les paupières gonflées soit avec de l’eau bouillie puis refroidie, soit avec une solution oculaire nettoyante stérile. Les larmes artificielles (provenant de chez le vétérinaire ou, pour certaines, de la pharmacie) peuvent aussi être utiles. Elles lubrifieront l’œil et permettront de le garder humide en attendant le rendez-vous à la clinique. En revanche, évitez d’appliquer un vieil onguent ou des gouttes provenant d’une bouteille ou d’un tube déjà ouvert.
À ne pas faire
01
Utiliser un vieux tube d’onguent ouvert. Après 30 jours, le risque de contamination par des pathogènes est très grand. L’œil malade pourrait s’infecter, ce qui empirera son état malgré votre bonne intention.
02
Utiliser l’onguent destiné à un autre animal. Le vétérinaire fait des prescriptions totalement personnalisées à un patient. Même si le chien ou le chat d’un de vos amis présentait récemment un problème ophtalmologique, il se peut que ce traitement soit contre-indiqué pour votre animal. Il est donc tout à fait déconseillé d’emprunter sa médication. Des traitements qui semblent en apparence similaires peuvent contenir différentes molécules. Par exemple, un onguent contenant de la cortisone est à proscrire en présence d’un ulcère de la cornée. L’atropine, utile pour soulager un animal lors d’une inflammation de l’œil appelée uvéite, est quant à elle inappropriée et même dangereuse dans le cas d’un glaucome.
03
Acheter une médication en ligne, en animalerie ou poser votre propre diagnostic avec « Dr Google ». L’œil, même s’il n’est pas vital pour un animal, n’en reste pas moins un organe important. Si un mauvais diagnostic est posé ou si un traitement erroné est donné, l’état de votre compagnon à quatre pattes peut rapidement se dégrader. Seul le vétérinaire possède les connaissances médicales pour aider votre poilu et lui prescrire une médication adéquate.
Après avoir lui avoir fait passer un test à la fluorescéine, le vétérinaire n’a heureusement détecté aucun ulcère sur la cornée de Gus. C’est un grand soulagement. Quant à Minette, elle n’a que de légers symptômes d’herpès virose féline. Ces deux poilus ont de la chance, mais malheureusement, certaines conditions ophtalmologiques peuvent être graves. Il est donc important d’agir rapidement et d’éviter de poser certains gestes qui vous semblent à première vue utiles, mais qui dans les faits ne le sont pas. Le mieux est de toujours contacter votre vétérinaire. Il vous conseillera sur la marche à suivre.
Elle signe ce texte
Dre Véronique Miller est vétérinaire à Lévis.
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Dre Véronique Miller est vétérinaire à Lévis.